Encore du taf...

Comme au Panama, aux Turks & Caicos, cette dernière escale (normalement) est avant tout consacrée à préparer la fin du trajet. Ravitailler, réparer les diverses avaries plus ou moins bénignes, avec en priorité la réfection de notre étanchéité de fortune qui commençait à être plus que limite la dernière semaine. Heureusement que nous avons une bonne pompe de cale et que j'en ai achetée une de secours aux Turks; sans oublier le remplacement des haubans abimés grâce aux très british et incontournables gérants du Mid Atlantic Yacht Services.

Horta est enchanteur. Joli port typiquement portuguais, aux rues évidemment pavées, sans immeuble moderne, ni  débauche de magasins de grande marque. Horta ne semble guère avoir évolué depuis les clichés jaunis du début du XXè siècle que l'on aperçoit dans les quelques restaurants et bars environnants. A peine si l'on se rend compte que le port de plaisance a quelque peu été aggrandi depuis. Les habitants sont discrets et accueillants, tout est accessible à pied, la vie est très bon marché y compris les frais portuaires et le gas-oil. Au delà de l'inévitable Peter Café Sport chez qui se sont arrêtés tous les marins mythiques de ces cinquante dernières années, les autres bars et restaurants du coin donnent tous envie de s'y poser un peu. Et, le soir venu, nous ne nous en privons pas.

Une raison simple à tout cela: le tourisme de masse n'a pas encore déférlé ici. C'est assez  rare pour être signalé, d'autant que Faial et l'ensemble de l'archipel d'après ce qu'on en entend, valent largement d'autres destinations comparables désormais ravagée par les tours opérators et autre cruise liners. Je pense à Madère qui partage le même historique portuguais, une géographie et un isolement  semblables. Je prie pour que cela reste ainsi le plus longtemps possible, au moins jusqu'à ce que j'y revienne avec un peu plus de temps pour en profiter.

A nouveau de bonnes rencontres, à commencer par les marins du Beautemps-Beaupré, navire militaire "blanc" du SHOM arrivé le même matin que nous. Nous passons une première soirée chargée jusqu'à l'Aube avec eux, avons l'honneur d'être admis à bord de leur bâtiment pour une longue visite passionnante  et écoutons avidement leurs récits des campagnes de sondages récentes à Madagascar et au Sénégal. Bon milieu, la Marine. Le Pacha, voileux, s'est offert de luxe de faire un long crochet par les Açores, afin de faire escale dans cette escale de marins voyageurs. Nos voisins de ports canadiens  deviennent aussi très rapidement des amis. Ils sont trois, le père, sa copine et son fils. Leurs vies tiennent du roman mais il serait un peu long d'en faire état ici. 

Le temps passe vite, la fin du mois approche et je veux partir le plus rapidement possible malgré la tentation de lambiner sur le retour dans d'autres îles de cet archipel si préservé. Nous garderons au moins une journée avant le départ pour nous ballader un peu plus loin que le port. L'aperçu que nous en avons eu le deuxième soir en rejoignant des amis dans la montagne à l'occasion d'une fête populaire de village, nous a bien motivé pour faire le tour de Faial.