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Galapiat
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10 mars 2008

Heureux propriétaire?

101_0768Je m'écrase dans le siège du Boeing qui me reconduit en Europe, incapable de dormir malgré cette nuit blanche sustentée par l'excitation et par diverses substances chimico-ethyliques. Content de l'avoir eu. C'était plus que juste. Au moins, je n'ai pas fait la queue, arguant de mon retard comme bonne raison pour passer en coup de vent devant les divers contrôles. En fait, j'ai été distrait à l'enregistrement par cet américain qui me demandait ce que je suis venu foutre ici. Je lui ai dit : "acheter un bateau, et vous?". Il m'a répondu le plus simplement du monde: "acheter une île"....

Deux heures avant, je signais l'acte de vente du bateau sur un coin de table avec Jo. Pas de compromis, on se fait confiance. Je lui vire l'argent à mon retour, il radie son pavillon. Ni lui, ni moi ne doutons que les choses seront faîtes dans les règles par l'autre. Je me dis que j'ai peut-être été happé par la folie ambiante et qu'en d'autres contextes, j'aurais agi avec plus de circonspection. Mais non, ça suffit d'être rationnel. Mon intuition me dit que je n'aurais pu trouver meilleur bateau.

Jo est désormais un ami. Cette curieuse nuit où je lui disais que je prenais Galapiat a été suivie par des journées qui n'ont jamais remis en question mon intuition première. La nav' du lendemain vers Colon révéle un bateau marin et rapide. Jo vit là un moment très particulier de sa vie: sa dernière virée à bord du bateau qu'il a vu sortir du chantier en 1985 et sur lequel il a passé 6 mois par an depuis. Secoué par cette journée de  double deuil, celui de son ex-compagne et de son ex-bateau, il va même jusqu'à négocier pour moi : "Tu n'as même pas essayé de négocier alors comme je suis fou, je te le vends au prix plancher que je m'étais fixé". Je ne suis pas certain d'avoir bien compris mais cette dernière nuit, l'acte de vente que nous signons stipule effectivement un prix inférieur à celui auquel j'étais prêt à le prendre...

La suite est à l'avenant. Le lendemain, le très british et compétent Captain Dominic Jones, seul expert conseillé par mon futur assureur en France, osculte de façon très professionnelle le bon vieux Galapiat tant à flot qu'au sec.  Par chance, je suis parvenu à concilier la date du levage par le seul travel lift de l'atlantique avec sa venue, les deux évènements de concert étant plutôt improbables au Panama. Bien que la plupart des experts maritimes soient des marlous, je dois dire qu'il nous impressionne par son travail. Concentré sur l'essentiel et doté de moyens ad hoc pour se faire une juste idée sur l'état du gréement dormant, du moteur et de la coque, ses conclusions à chaud sont diythirambiques. Il a d'ailleurs du mal à comprendre qu'un bateau ayant autant bourlingué présente une telle santé. Garcia bien-sûr.

Restent deux jours d'épilogue sous forme d'apothéose. Jo refuse obstinément que je paye le moindre cuba libre. Nous descendons donc tous, Salomé, Fernado, Jo et moi dans les meilleurs hôtels de ce Colon mal famé, gardés par des vigiles armés de fusils à pompe, cartouche engagée; enquillons les bars pour conclure sur cette dernière nuit à Panama city où Jo, malgré nos protestations, nous finance pour que nous jouions avec lui à la roulette. Salome, Fernando et moi perdons rapidement et honteusement les 1000$ qu'il nous a alloué. Il faut dire que nous misons comme des gagnes petit alors que sa théorie du jeu, payante ce soir là, est qu'il faut miser gros pour gagner gros. A 5h du mat, lorsqu'il place ses derniers 300$ sur le 12 après en avoir claqué plusieurs milliers, je serre les dents. Le 12 sort, comme dans les films les plus improbables. Le voilà plus que renfloué des pertes de la nuit à tel point que la caisse du casino fait des difficultés pour le payer pendant que les jolies putes sud américaines, amassées comme des mouches autour de nous depuis des heures, nous voient partir avec le regret de ne pas avoir grapillé quelques passes.

Affalé mollement dans le fauteuil de l'avion, je repense donc à cette semaine de folie. N'importe quoi, n'importe comment. Dieu que ça fait du bien...

Je pense un peu à la suite: c'est bien beau d'avoir un joli canot mais encore faut il le ramener en France. Il y a l'option Cargo. A voir. Sinon c'est l'option mer. Dans ce dernier cas, la fenêtre de tir est étroite : A partir de Mai quand les alizés contraires faiblissent, et pas après Juin  lorsque les cyclones commencent à sévir.

On verra bien.       

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